10 Novembre 2016
Le cocotier est une plante qui peut migrer à travers les océans !
La coco flotte, et des feuilles apparaissent, comme des voiles. Voilà qui lui permet de voyager. Salut toi ! Fais comme le cocotier et viens me suivre dans mon aventure d'un mois à Aracaju, au nord-est du Brésil, dans une exploitation de cocos !
L'article est un peu long, mais il y a de jolies images et des chouettes vidéos, alors viens même si tu ne lis pas tout ! On est bien !
Déjà, la fin de l'histoire Carioque ! J'étais sensé voir JC et Juliette à Rio pour notre dernier soir là, mais les métros ont fermé (on a vu passer les derniers !), on a essayé de s'intercepter sur internet, mais c'était raté.
Tant pis ! On se reverra avec ces loulous-là. On finit l'article, on se repose un peu et on part pour Aracaju ! Hasard du calendrier, Laurent et Fanny prenaient leur bus à la même heure, mais impossible de les croiser au terminal.
Ensuite, petit problème : j'avais cru comprendre que le trajet ne durerait qu'une journée ("vous allez arriver à 11h", j'avais compris.) Prêt à passer une journée dans le bus. Mais en fait, il disait qu'on arriverait le 11 !! Du coup, j'ai envoyé les mauvaises informations à Paulo/Paula, et impossible de les contacter, même en empruntant avec peine les portables de mes petits camarades de bus.
Ça s'annonçait déjà difficile. Mais avec l'aventure, on se rend compte qu'il y a bien pire. C'est juste un petit problème d'emploi du temps, il n'y a pas de dommage. Pas de dommage ?? Nous y voilà : après avoir dédramatisé, notre bus est percuté par un camion et le pare-brise avant est arraché sur le côté. Heureusement, rien de grave, il n'y a aucun blessé, mais ça réveille et le retard s'accentue !
Deux jours et un accident plus tard, j'arrive à la ferme. Mais Paulo et Paula sont partis pour 2 jours sur une autre plantation ! Je passe donc la journée avec la famille de Léandro, travailleur pour Paulo.
Premiers jours
Le projet de Paulo et Paula se découpe en 3 grandes parties : production de l'huile de coco (biologique en permaculture, avec une grande variété de cocos), commercialisation de l'huile, et éco-tourisme/éduction. En plus de ces 3 axes, il faut s'occuper des animaux (je suis allé traire ma première vache !), essayer de développer d'autres produits (farine de coco, déodorant, exfoliant, fromage de coco...), faire de l'artisanat... C'était vraiment complet !
Si jamais l'activité sur l'huile de coco t'intéresse et que tu veux devenir un expert en 3 minutes, clique ici ou en dessous.
Du travail de la coco dans l'Inca cabanha (construite aux dimensions des maisons Incas du Machu Picchu (sur la même latitude !! Donc le même soleil !!)), on avait d'autres ateliers, comme l'atelier cuisson de l'huile (ou cuisson solaire de la tambouille du midi !).
On a essayé d'améliorer le système de cuisson pour quand il fait moche (on peut faire de l'huile de coco avec les fours solaires !), et du trou dans le sable avec grille pour faire un barbecue de fortune, on a commencé à mettre en place un système plus pratique ! A terme, il y aura une plaque avec des trous dedans pour poser directement les récipients au contact des flammes et des braises, rajouter une cheminée pour tirer la fumée... Mais ceci est un travail pour mes successeurs !
Et à partir de l'huile, qu'on vend majoritairement directement, on peut aussi fabriquer artisanalement du déodorant et de l'exfoliant !
Autour de l'huile de coco
Sur l'axe tourisme, notre principale contribution, en plus du relais Visit.org, a été de construire une cabane avec le moins de clous possibles pour aller tout chercher dans la nature (ou dans les poubelles des voisins !) ! Une fois la charpente posée sur les fondations, nous avons utilisé des feuilles de palmier, et des feuilles de pindaiba, ancestralement utilisées pour faire des noeuds solides dans la construction de cabanes.
Et quand il nous manque du matériel, on retourne en forêt pour faire le plein !
Construction de la cabane !
Expédition en forêt !
Avec le matériel qu'on a sous la main, on essaie de faire un peu d'artisanat.
Paula est une professionnelle : elle a déjà voyagé en faisant du macramé, des bijoux, et maintenant, la voilà à tresser les palmier et à nous apprendre à faire des jolies couronnes pour mettre en valeur l'huile de coco.
De notre côté, Clémentine a envie de faire des pots de fleur avec des noix de coco vides et nous apprend à faire des noeuds de pendus. Je récupère l'idée, mais j'utilise des tresses de palmier plutôt que de corde pour n'avoir à rien acheter !
Un peu d'artisanat
Bon, pour toutes ces expériences, il y a aussi eu des échecs...
Pour la farine de coco, comme on ne voulait pas utiliser de film plastique, toute la farine s'envolait une fois séchée ! Trouver un système pour que la farine ne sorte pas, que les bêtes ne rentrent pas, mais que le vent et le soleil puissent venir sécher !
Pour le yaourt de coco, on n'avait pas le bon matériel, et quand on laissait le lait de coco avec des microorganismes, il pourrissait, sûrement à cause d'une température trop basse... Prochain essai avec de l'agar-agar ! Ça devrait mieux marcher.
Tu aimes les yaourts ??
La musique m'a entouré pendant ce mois. Dès le premier soir, j'ai chanté avec la famille de Leandro. Le deuxième ? J'ai improvisé avec Paula dans un duel de Charango/Guitare. Et les autres jours ?? Quelque chose d'original à chaque fois ! Des cours de guitare à Lorena, des soirées où on joue tous à la lumière de la lune ou auprès du feu, dans une réserve naturelle, de l'énergie de Luan et de notre improvisation de 20 minutes non-stop, portés par son univers, de Paulo et de ses improvisations à la flûte (de ses nombreuses flûtes !), des fois, même, où il joue au volant de sa voiture...
Mais surtout, j'ai été emporté par un personnage haut en couleur : Paulinho, le fils de Paulo. Psychologue, qui joue de la musique dans les hôpitaux pour aider les enfants malades, et un musicien très investi à Aracaju. Plein de clips, plein de projets musicaux... Chaque soir ou presque, il nous proposait une sortie musique, du temps où on était seuls avec Lorena : musicien qui vient de l'Amazonie, reggae ouvert sur la plage avec plus de 500 personnes. Et à l'arrivée de Clémentine, il m'a proposé de le rejoindre pour un événement hebdomadaire : le jardin secret. 3 invités ou groupes jouent de la musique toute la soirée, avec l'apparition de poètes qui déclament leurs textes, et des moments de scène ouverte où n'importe qui peut venir jouer de la musique ou dire/chanter quelque chose... Le matin ou dans le week-end, les spectateurs reçoivent une affiche avec un message codé qui peut laisser deviner qui va jouer le soir, et le lieu du rendez-vous. En arrivant, on donne 2€ pour l'entrée. J'ai rejoint la chose de bon coeur, et ce n'est qu'une semaine après qu'il est arrivé, grand sourire, pour me dire "tiens, voilà ce que tu as gagné lundi soir", en me tendant 100 reais. Wow ! Première soirée dans un bar à être payé, et pour 20 minutes de musique du monde, je touche environ 30€ ! Mais je retiens surtout l'ambiance chaleureuse, la poésie, la force et la tranquillité de ce lieu. J'ai très envie de projeter le concept en France ! Par contre "jardin secret", donc pas de photos !
La musique comme des vagues...
Tadadada
Après le guarana, cette boisson bien ancrée dans l'esprit des Brésiliens (et plutôt bonne. Un peu comme l'Inka-cola des Andes), j'ai continué à me gaver de saveurs pendant ce mois !
Ce qu'on pouvait trouver dans la rue ou en se baladant un peu :
-Les cacahouettes cuites à l'eau salée, typiques d'Aracaju
-L'Açaí
-L'Agua de coco
-Le caranguejo, crabe à aller manger au resto ou à aller pêcher avec Leandro !
-Le tapioca, cette farine de manioc qui fait des crêpes dans la poele, juste avec la chaleur !
-Le canelinho, alcool de cannelle
-La cachaça à 10 reais ! ~3€/litre... Et la moins bonne qualité ? 1€ le litre ! Parfait pour se découvrir des talents en cocktails.
Et tous les fruits et légumes du jardin :
-Les tamarins
-Les cajous
-Les fruits rouges bizarres dont j'ai oublié le nom.
-Toutes les plantes aromatiques du jardin pour faire des thés !...
Miam
Le site du Moulin Bleu est parfait pour faire du sport ! Paulo est un fan de yoga et y va tous les lundis, mardis, et mercredis ! Ceux qui l'accompagnent n'ont pas besoin de payer.
Le site est à 50 mètres de la plage, et juste à côté d'une école de kite surfing ! D'ailleurs, Paulo et Paulinho sont des grands fans de kite surfing, de surf, et de paddle.
De mon côté, j'étais déjà très content de mes baignades matinales et de mes petites courses sur le sable avant d'aller travailler, même si une fois ou deux je me suis laissé aller à toucher la planche ou à les accompagner au yoga !
Le mélange de deux talents à leur début !
Paulo a bien entendu son idée au niveau du site du Moulin Bleu. Mais il a aussi envie de répandre son idée de mode de vie et de respect de la nature.
Il veut faire intervenir les volontaires auprès de ses élèves ou d'ouvrir des ateliers thématiques sur le site : comment faire l'huile ? Quelle relation à la nature aujourd'hui ?..
Il a aussi envie de créer une école pour apprendre la nature, et il veut se lancer dans l'éco-tourisme, il a un projet de restaurant universitaire à la cuisine solaire pour 2000 étudiants... Bref, ça rebondit dans tous les coins !
A ce niveau-là, je l'ai mis en contact avec Visit.org, j'ai fait tourner le message aux copains vacanciers que je croise pour donner un coup de main en volontariat, et je suis même en train de planifier des stages chez lui, pour les copains chimistes et agros ! Je pense que c'est intéressant d'avoir une vision de ce monde et non pas uniquement du monde industriel. Et en plus, on apprend mieux en s'amusant.
"Bon, tout ça c'est bien joli ! Mais à part Aracaju ? Tu as fait quoi de beau ??"
Eh bien... Pas grand chose ! A dire vrai, on était tellement claqué, même après juste 5h de boulot, qu'on passait l'après-midi à faire la sieste ou à discuter dans les hamacs. Mais on a réussi à se bouger les fesses deux fois pour partir à l'aventure !
La première fois, on a loué une voiture, et on est parti le long du fleuve San Francisco avec les volontaires ! On a pris le bateau pour visiter une ville ancienne et pour nager dans un lac sous le regard interloqué de personnes qui prenaient le bateau pour aller sur l'île centrale...
Une autre fois, on est parti avec Paulo, Paula, Paulinho et ses amies (les douces Luanna et Kamila), et les volontaires (Juan, Lorena, Eva) vers une réserve naturelle à laquelle Paulo a accès, sur le site du Soleil (et dont il possède certains bout). C'était déjà magique, mais on est allé encore plus loin pour aller sur une île où on était seuls toute l'après-midi, à faire du paddle, jouer de la musique...
On sort d'Aracaju !
J'avais pour projet d'écrire deux heures par jour pour avancer le livre participatif que j'ai lancé ici, mais c'était un échec ! Il y avait tant de temps pris pour la vie sociale et les activités (travail, mais aussi sorties), que j'ai préféré mettre ce projet en pause. Mais je vais reprendre ! Et poster les chapitre un par un, je crois que c'est le mieux !
De même, je me suis essayé à un autre format : faire une petite vidéo d'une minute par jour, face caméra, et en une prise ! Mais même si je sens que j'ai progressé face à mes bafouilles du début du mois, je pense que le projet ne vaut pas la peine d'être montré (échec!) ! Mais il donnera vraisemblablement naissance à un autre projet plus abouti, plus tard !
Pour écrire mon blog et charger des photos, la connexion était vraiment trop lente. Mettre une photo demandait une heure, charger une vidéo demandait la nuit. Je me suis donc contenté de bien ranger mes vidéos et mes images, de noter mes idées sur un petit bout de papier, et me voilà devant toi maintenant !
Pendant cette période, j'ai quand même réussi à lancer ma première vidéo des Rencontres Souriantes, sur Facebook.
Création d'un rendez-vous régulier, qui sera sous-titré en Français et en Anglais pour commencer !
Quelques copains dont j'ai de jolis portraits.
Leandreo : Brésilien
Lorena : Allemande
Eva : Polonaise
Juan : Guatémaltèque
Paulinho : Franco-Brésilien
Paula : Colombienne
6 nationalités sur des jolis sourires !
Au Sitio du Moulin bleu, on ne pouvait pas se sentir seuls ! Ci-dessous, quelques portraits des bestioles que j'aimais bien (et des grenouilles qui apparaissaient quand on tirait la chasse aux toilettes).
Quelques copains animaux locaux
Et on continue pour les 5 musiques de l'article ! Ici, les 5 musiques de mon mois :
Brassens - Au bois de mon coeur
Amadou & Mariam - Je pense à toi
Moldy Peaches - Anyone else but you
Byebye !
Aujourd'hui, c'était mon dernier jour (édit, y'a deux jours en fait, j'ai pas fini l'article dans l'aéroport comme prévu). Alors j'ai donné un coup de main : j'ai fait du lait de coco, j'ai aidé à cuire le beurre de coco pour faire l'huile, j'ai aidé à ranger le jardin en déplaçant plusieurs centaines de kilos de paille, de coco, et de bouts de bois... Et j'ai dit au revoir aux copains. C'était un moment fort en émotion. Lorena était déjà partie hier et ça faisait tout bizarre, mais aujourd'hui, j'ai pu sentir à quel point les gens ici tenaient à moi : enlaçades, grands cadeaux, petites larmes... Finalement, les larmes d'au revoir sont comme des perles d'amour qu'on offre à l'autre et que le vent boit. Ça me fait penser aux larmes dans Dune de Frank Herbert : pleurer, c'est donner son eau aux morts.
Maintenant, en route pour la Bolivie ! Je profite de ma nuit de correspondance à São Paulo pour rester éveillé dans l'aéroport (une nuit en moins à payer ! #budgetmalin #oupasvraimentenfait). Rattraper mon retard sur mes projets, suivre la campagne électorale Américaine en direct, finir toutes les broutilles administratives... Ça prend du temps ! Je dormirai dans l'avion.
A bientôt pour de prochaines aventures ! En attendant, je te laisse avec ma deuxième vidéo un peu émotionnée des Rencontres Souriantes !
Sourires du Moulin Bleu
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