14 Mars 2016
¡Holà amigo, holà amiga!
Je t'écris de Puerto Natales, en Patagonie Chilienne, tout au sud du Chili. Je suis arrivé le mercredi 2, et depuis, il s'en est passé des choses !
Mon aventure Japonaise s'est terminée par un vol retour à Bordeaux. J'aurais certes pu faire un tour de monde comme je le souhaitais, mais de une : c'était plus cher, et de deux : il fallait que je redimensionne mon sac pour cette nouvelle aventure ! Donc le tour du monde sera pour une prochaine fois (et tant mieux ! Une chose de plus à faire). Je disposais de nouveau de quelques précieuses heures dans mon chez moi pour régler tout un tas de choses... Mais comme à l'accoutumée : vite fait...ça passe ! Le sac était prêt avec l'essentiel, et des oublis ! Merci papa et maman d'avoir fait le taxi et de m'aider à distance pour boucler mes dernières histoires de gestion ! Quand je serai grand, j'apprendrai de mes erreurs et je prendrai plus de temps entre deux vols pour boucler mes lignes téléphoniques, imprimer des billets, scanner mes papiers importants et compagnie...
Après un bref passage à Paris chez l'ami Rico, mes derniers vaccins en bras, je prends mon avion puis ma correspondance à Madrid. J'ai des compagnons de route charmants, et j'en rencontre d'autres en arrivant à Santiago. De là, tout s'enchaîne : recherche d'une auberge pour la nuit, encore des papiers administratifs, quelques spécialités locales comme le completo italiano (un hot-dog avec du guacamole : un régal) puis départ pour Punta Arena, voisine de Puerto Natales. Petit rappel géographique :
1/Santiago est vers le centre du Chili, et la Patagonie est tout au sud.
2/Le Chili fait 4300km du nord au sud et est traversé de paysages montagneux !
Par conséquent, j'ai pour la première fois de ma vie voyagé 45h en bus !
C'est amusant d'être ainsi brusquement déconnecté du reste du monde. Une sensation profonde. Ne plus avoir la tête prise par des sujets extérieurs. Juste survivre. Avancer en se demandant où camper le soir, où trouver de l'eau, où s'abriter face à la pluie, comment ne pas se faire rafler par le vent. Des sujets qui finalement sont relativement instinctifs. La survie, lorsqu'elle est aussi bien encadrée, ne semble pas demander beaucoup de temps de cerveau disponible. Que fait-il dans ce cas ? Que fait le cerveau pendant tout ce temps ? Eh bien, j'aurai la même réponse sur ce point que lors de la course à pied sur une longue distance : ça dépend. Des fois un souvenir remonte. Une petite pépite, un souvenir caché. Le sourire d'un ami. Ou bien un souvenir récent, une musique entendue il y a peu... Il peut aussi ne rien avoir. Juste une sensation agréable et une simple déconnexion. Ne penser à rien et avancer. Oublier le poids sur son dos et les éléments. Oublier son enveloppe physique, finalement.
Au cours de cette brève équipée, nous aurons mangé seinement : du riz, des pâtes, et de la purée. Chaque soir, un complément : du thon, du maïs, ou bien des haricots. Une nourriture plutôt légère, et notre corps nous en remerciait. Le rythme se prenait vite et nous avions tôt fait d'enjamber les 7-8h de marche quotidiennes. Cela dit, certaines douleurs revenaient régulièrement : mal de dos dû à un mauvais équilibre du sac, frottements aux chevilles... Mais le jeu en vaut la chandelle. J'ai aussi pû m'exercer à prendre des photos. A travailler sur la lumière, sur les compositions... J'espère qu'elles te feront voyager, toi aussi !
Au cours de ces 6 jours, plusieurs musiques me sont revenues en tête. Je m'amusais à ajouter des lignes mélodiques, et ma mémoire faisait le reste.
Je me dis que ça peut être sympa pour moi de te les donner en dessous si tu as plus envie de te plonger dans mon aventure... Je te donne les 5 qui sont le plus revenues :
Pour conclure : pourquoi ce titre ?
De 1/ parce qu'on se le dise une bonne fois pour toutes : en Patagonie, ça souffle !!
De 2/ parce que je suis dans un très bon bouquin d'Alain Damasio, prêté par mon éternel Marius avant le départ, qui s'appelle "La horde du contrevent" et qui commence par cette phrase, prononcée par le troubadour : "Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents".
Alors toi aussi, tu peux voler !
A bientôt pour de nouvelles aventures, vers le nord du Chili !